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Une BONNE nouvelle : Thaïs Lona a sorti un nouveau titre. Et il est ouf.

Till I Know, c’est le nom du dernier titre de Thaïs Lona sorti jeudi. Pour être très honnête avec vous, cela fait quelques semaines que le lien d’écoute privée tourne en boucle sur mon PC. Une claque rap hip hop et soul portée par une musicienne, auteure et compositrice bluffante, repérée par Ibrahim Malouf sur les réseaux sociaux. Ma nouvelle Alicia Keys à moi. Rencontre.

Ta révélation pour te lancer dans la chanson, c’est en regardant le Disney Hercule avec ses muses qui chantent du Gospel… !

Oui c’est vrai ! (rires) C’est ce qui m’a donné envie de chanter. Je m’en rappelle très bien, j’avais 7 ans, j’ai eu la chair de poule en visionnant la cassette. J’étais tellement fan que je me suis renseignée sur les voix de doublage et celle qui double Megara s’appelle Mimi Felixine, et elle assure aussi la voix d’une des muses Calliope ! Quand j’y pense, les Disneys ont assez marqué mes débuts dans la musique. J’ai commencé la harpe enfant grâce aux Aristochats.

Toi qui touches aujourd’hui à de nombreux instruments, quelle a été ta formation musicale ?

J’ai commencé la harpe à 7 ans, puis je me suis mise au saxophone car c’était l’instrument préféré de ma mère. J’étais à un âge où j’avais envie de faire plaisir à mes parents ! (rires) Le chant s’est imposé très vite dans mon parcours, mais c’est seulement à 17 ans, avec mon piano et ma guitare, que j’ai commencé à m’émanciper et à faire ce dont j’avais envie. Avec ma timidité, j’ai commencé à chanter dans un choeur, ce qui me permettaient de rester en arrière-plan. Et petit à petit, on m’a proposé de chanter seule.

Thaïs Lona par Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Tu as été repérée par Ibrahim Maalouf sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce qui a attiré son attention ?

A l’époque, je postais des covers. Il est tombée sur Heartbreaker où je propose un mélange de Notorious Big, je rape donc, et je rajoute du Janet Jackson. Il a aimé mon indépendance musicale, me voir tout faire toute seule : l’instru, la voix, la prod’. Son label m’a contactée quand j’étais en vacances à Prague et je ne les ai pas crus ! Il faut savoir que lorsque tu es une nana dans le milieu de la musique, on peut facilement t’appeler pour te proposer du taf et quand tu te pointes au rendez-vous, tu te rends compte que c’est un vieux plan drague, et qu’il n’y a aucun projet derrière. Il n’y a même pas 6 mois, ça m’est encore arrivé avec un rappeur que je ne citerai pas qui m’avait donné rendez-vous et je suis repartie direct. Je suis pas une groupie. Donc je suis assez méfiante. Le label a dû me rappeler pour insister et me dire qu’ils voulaient vraiment travailler mon premier album avec moi !

Cette proposition du label correspondait justement à une période où tu voulais abandonner la musique. Pourquoi ?

J’aurais toujours continué chez moi par passion, mais je n’avais plus envie d’en faire mon métier. Je percevais l’intermittance comme une prison dorée. Je me retrouvais à travailler dans l’événementiel et je trouvais que ça commençais à tuer ma créativité. Beaucoup de métiers artistiques sont touchés par cela, et c’est un voyage à New York qui m’a vraiment marquée pour cela. Là-bas, la musique est un style de vie. On voit des gamines devant l’école faire de la corde à sauter sur le trottoir en lâchant des vibes de dingue, on croise des grands-mères en train d’écouter du rap sale… La musique est partout et touche toute le monde ! C’est ce que je voulais garder comme approche, et arrêter d’essayer d’en vivre difficilement. L’appel du label est arrivé au bon moment car j’ai senti que j’allais pouvoir donner libre cours à ma créativité dans un projet pro.

Thaïs Lona par Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Tu dis qu’Ibrahim a apporté un regard neuf sur tes compo. Qu’est-ce que cela a changé pour toi ?

En fait, tu perds beaucoup en objectivité quand tu travailles tout le temps toute seule. Je sais que j’avais tendance à souvent trouver que ce que je faisais n’était pas assez bien. Lui, il m’a apporté la confiance. Il a été très impliqué et il m’a guidée pour épurer mes morceaux. J’avais tendance à camoufler ma voix derrière de l’instru. La musicienne ressortait plus que la chanteuse. Ibrahim a eu ce regard frais sur mes compositions.

Pourquoi trouves-tu que ce n’est pas évident d’être une nana dans le milieu de la musique ?

Il y a quelque chose que je trouve très pénible quand t’es une nana dans le milieu de la musique : on te demande systématiquement si c’est toi qui fait tes compo toute seule. Je suis une fille donc je suis forcément chanteuse, danseuse ou styliste sur un plateau. Ce sont des métiers super, mais je trouve dommage que dans la liste on ne trouve pas auteur compositeur. J’ai beaucoup ressenti cela dans le milieu du jazz, en revanche j’ai été très bien accueillie dans le milieu du rap. Beaucoup d’artistes sont d’ailleurs super contents que de plus en plus de femmes commencent à émerger sur la scène rap et hip hop.

Thaïs Lona par Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Quelles sont tes références musciales en ce moment ?

J’ai grandi avec un amour profond pour Aretha Franklin, Marvin Gay que ma mère écoutait en boucle. J’ai toujours eu une immense admiration pour Alicia Keys car elle montrait qu’elle faisait tout dans ses chansons : la compo, les textes, le chant, l’instru. Et il y a quelque chose chez elle qui m’a marquée, c’est qu’elle n’est jamais allée dans la nudité. Elle toujours restée très élégante, elle a échappé à cette hypersexualisation. J’ai découvert plus tard Amy Winehouse et mon album préféré c’est Frank. J’écoute beaucoup Snoh Aalegra en ce moment : magnifique, une voix de velours, intonations folle.

Quelle genre de compositrice es-tu ?

Je commence à la guitare ou au piano, je cherche des accords. Puis je rajoute la batterie, la basse et je fais mes arrangements avec la voix. Mes mélodies viennent après. C’est là où on sent que je suis musicienne avant d’être chanteuse.

Tu chantes toujours en anglais ?

Pour l’instant, oui ! Mais ce n’est pas figé. Le français sur mes mélodies, ça ne marche pas. Des nanas comme Enchantée Julia et Bonnie Banane le font et c’est génial. Moi je n’arrive pas à bien m’exprimer dans ma langue.

Parle-nous de Till I Know, ton morceau sorti cette semaine…

J’ai écris et composé tous les titres de mon album à venir « CUBE » [ndlr : il sort en mars 2021] mais pour celui-ci j’ai eu envie de sortir de ma zone de confort et j’ai demandé à mon réal, Nutone, de me proposer des sons. J’ai choisi celui-ci, j’ai senti que c’était « ma » chanson. J’ai composé le chant seulement. J’ai voulu effectivement raconter une histoire d’amour et sa vraie lecture, c’est de voir que je tombe amoureuse de mon portable, de mon image sur les réseaux. C’est parti d’un constat personnel : j’ai observé ce comportement gênant chez moi de passer mon temps à me regarder sur les réseaux, et je me suis dit, c’est pas possible.

Ce titre est-il représentatif de ton album ?

C’est impossible de te dire ! Aucun morceau ne représente complètement l’album, ils ont tous des couleurs différentes, mais ils ont un fil rouge entre eux. Faut l’écouter pour me dire !

Thaïs Lona par Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

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[…] de nouvelles chansons, d’artistes et peu importe le style musical. Lui comme moi, pouvons écouter du rap comme du reggae… C’est un partage. On se dit souvent « Tiens tu as écouté untel… […]