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Djanis Bouzyani, la révélation du film d’Hafsia Herzi, Tu mérites un amour

Djanis Bouzyani, ce nom ne vous dit (encore) rien ? Pourtant à Cannes, on parlait déjà de lui comme de la révélation de l’année suite à son rôle dans le film “Tu mérites un amour” de Hafsia Herzi, cover-girl du Prescripteur de septembre. Intuition confirmée puisqu’il a remporté la mention du jury au festival d’Angoulême il y a quelques jours ! Alors que le film sort en salle le 11 septembre, je l’ai rencontré autour d’un café. 

Peux-tu nous parler de ton parcours ?

J’ai arrêté très tôt l’école pour commencer à travailler vite. La danse est ce qui m’a paru le plus simple, j’avais déjà commencé le jazz. J’ai eu l’opportunité de rejoindre des amis à Los Angeles qui y avaient monté un show ! J’ai donc commencé à me former et à danser là-bas.

Que t’a apporté cette expérience à Los Angeles ?

Une énergie différente : j’avais à peine 18 ans, je ne parlais pas un mot d’anglais, tout était nouveau, fascinant, comme ce qu’on voyait à la télé ! Quand on arrive dans un pays et qu’on ne connait personne, on a une certaine liberté qu’on n’a pas forcément dans son pays d’origine. Tout était à faire !

Comment t’es venue ta passion pour le cinéma ?

En regardant des films, j’avais envie d’être dedans. C’est excitant de se dire qu’on peut être une nouvelle personne à chaque rôle  !

Quels ont été tes premiers pas au cinéma ?

Par chance, dans le film “Regarde moi” de Audrey Estrougo. Je sortais du Go Sport à la Défense, je m’étais acheté un short de bain (rires) et il y avait un casting sauvage dans la rue. On m’a proposé de faire des essais.  On en a fait plein en groupe et un jour Audrey m’a dit : on fait le film ! Au début je n’étais pas persuadé de vouloir continuer dans ce milieu, c’est venu plus tard, quand j’ai fait un film avec Dita Von Teese. Là je me suis dit que j’avais envie de poursuivre !

Qu’est-ce qui était différent ?

L’approche humaine. Pour moi, c’est ça qui est le plus important, le temps de prendre chaque personnalité et de travailler avec, sans lui donner un texte et la lancer dans un groupe en espérant que quelque chose se passe. 

Hafsia est vraiment mon pendant féminin.

Tu joues dans “Tu mérites un amour”de Hafsia Herzi qui sort aujourd’hui. Comment as-tu rencontré Hafsia ?

Dans le cadre d’un film d’animation de Johan Spark, “Le chat du rabbin”. On faisait les voix et on avait des scènes tous les deux, un jour on est sortis ensemble d’une des répétitions et ça s’est fait tout seul ! Après on est devenus hyper proches car on se voyait tous les jours, Hafsia est vraiment mon pendant féminin.

Comment décrirais-tu ta relation avec Hafsia ?

Ce n’est pas mon amie, c’est comme ma soeur. Je pense que si on est aussi proches, c’est parce qu’elle était loin de sa famille, elle est un peu plus âgée que moi et elle a ce côté maternel. Du coup, ça s’est fait naturellement vu qu’on passait notre temps ensemble. Maintenant elle connait toute ma famille !

“Tu mérites un amour” a été tourné avec très peu de budget. As-tu hésité avant de te lancer dans l’aventure ?

Je connais très bien Hafsia, je sais que si elle entreprend quelque chose, c’est qu’il y a une raison. Je savais qu’elle se donnerait à fond pour que ce soit bien ! On n’a pas tout tourné d’un coup car Hafsia nous disait que si ça ne marchait pas on arrêtait. Au final plus on tournait, plus elle était satisfaite et on a continué !

A Cannes, on a parlé de toi comme d’une révélation, comment tu vis ça ?

Au début je n’y croyais pas (rires) je disais à Hafsia : “je suis sûr que t’envoies des gens et qu’il y a une caméra cachée” (rires). Honnêtement j’y pense pas trop, le plus important pour moi c’est de faire d’autres films qui me plaisent autant que celui-ci et qui me donnent l’impression d’avoir fait quelque chose !

A un moment dans le film, je me fais courser. Je courais dans la rue et les passants ont cru que j’avais volé quelque chose pour de vrai et m’ont arrêté !

Tu as une anecdote du tournage à nous partager ?

Plein ! Je me rappelle d’une fois où l’on tournait chez moi et j’avais un rendez-vous juste après. Tout le monde s’est mis à courir et ranger partout quand on a coupé car il y avait un bazar fou !  

Une autre fois, on m’avait demandé de préparer un truc à manger pour l’équipe. Normalement je cuisine bien et là, comme par hasard, je sors les tartes du four et elle s’explosent par terre… Du coup, ça a fini en tartes Picard ! (rires) 

Il y en a une autre qui est drôle : à un moment dans le film, je me fais courser. Je courais dans la rue et les passants ont cru que j’avais volé quelque chose pour de vrai et m’ont arrêté !

Quelle genre de réalisatrice est Hafsia ?

Très directive, j’aime que la personne soit précise sur ce qu’elle veut mais tout en me laissant la liberté d’agir ! Une fois, elle m’a appelé pour me dire de faire attention car j’avais trop haussé le sourcil dans la scène, je vous jure que c’est vrai !

Cette expérience te donne envie de continuer dans le cinéma ?

J’aurai toujours des projets en parallèle puisque à côté je suis chorégraphe et je fais de la direction artistique. Après oui, pourquoi pas ! Juste après “Tu mérites un amour”, j’ai joué dans “Madame Claude” de Sylvie Verheyde que j’ai rencontrée sur le tournage et qui sortira courant 2020. Je joue Alban, un des garçons de Madame Claude qui était mère maquerelle. Le tournage était différent, il y avait beaucoup plus de monde, mais il y avait moins de stress que dans le film de Hafsia parfois on savait qu’on n’avait qu’une chance pour une scène car après les techniciens partaient !

 

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[…] Iris Kaltenbäck, « Le ravissement » raconte l’histoire de Lydia, sage-femme incarnée par Hafsia Herzi, qui sombre dans un mensonge pour conquérir le cœur de Milos, interprété par Alexis Manenti. […]

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[…] de sortir au cinéma (après avoir été décalé à cause du confinement) : Voir le jour est le film à voir pour renouer avec le grand écran. Sarah Stern y incarne le rôle d’une sagefemme qui se bat tous […]

Laura Bessis
Laura Bessis
5 années il y a

J’ai adoré le film !! Et Djanis joue super bien 🙂