Après avoir été diagnostiquée du syndrome d’ovaires polykistiques, première cause d’infertilité féminine, Charlotte Muller s’est formée au Fertility Yoga aux quatre coins du monde et l’a importé en France à Paris. Cette approche holistique qui s’adapte à nos cycles permet d’apaiser les douleurs de règles, de rééquilibrer le système hormonal et d’augmenter les chances de tomber enceinte. Rencontre avec une yogi au parcours inspirant.
Par Marion Dos Santos Clara.
Qu’est-ce que le Fertility Yoga ?
Le Fertility Yoga est un yoga Hatha dont les positions sont pratiquées en fonction de la période de votre cycle hormonal : de J5 à J14, en phase folliculaire, la séquence est dynamique et stimulante pour le système endocrinien ; puis après l’ovulation, en phase lutéale de J15 à J28 le yoga est plus doux et méditatif. A cette période du mois, notre corps est soumis à la progésterone qui nous rend plus sensible, introvertie, voire irritable, une pratique plus douce aide à faire face au flot d’émotions.
Enseigné depuis 30 ans aux Etats-Unis, il est reconnu pour son efficacité dans les cas d’infertilité. En effet, selon une étude d’Harvard, pratiqué de façon bi-hebdomadaire 3 mois en amont d’une FIV, il augmente le taux de grossesse de 20 à 52%.
Comment en es-tu venue à enseigner ce yoga ?
En 2012, après l’arrêt de ma pilule, j’ai vécu 1 an d’aménorrhée (ndlr : absence de règles). 12 mois durant lesquels ma gynécologue ne se souciait absolument pas de mon absence de règles et me répétait simplement de « déstresser » sans pour autant me prescrire le moindre examen médical, ni prise de sang.
J’ai fini par pousser la porte d’un des spécialistes parisiens de l’infertilité, le Dr Debache. Il m’a diagnostiqué instantanément un stade sévère du syndrome d’ovaires polykistiques (SOPK ou PCOS en anglais). Mes cycles n’avaient ni début, ni fin car mon corps ne produisait pas les hormones nécessaires à l’ovulation. Cette fertilité altérée impliquerait d’avoir sûrement recours à la fécondation in-vitro (FIV) le jour où je souhaiterai un enfant.
Le syndrome d’ovaires polykistiques touche aujourd’hui 1 femme sur 5 et est la première cause d’infertilité féminine.
Lorsque mes cycles se sont normalisés avec les premiers traitements hormonaux prescrits par le Dr Debache, j’ai (re)découvert les douleurs de règles. Sous pilule, les menstruations sont artificielles et minimes… J’ai alors cherché quelles méthodes naturelles pouvaient soulager ces douleurs.
Juriste pour de grands groupes, j’avais vécu en Asie et aux Etats-Unis y étais devenue une pratiquante assidue de yoga. Lorsque mon diagnostic est survenu, je le pratiquais déjà depuis des années et c’est vers le yoga et la médecine fonctionnelle que j’ai orienté mes recherches pour trouver des méthodes naturelles pour mieux supporter les douleurs menstruelles, il me semblait inconcevable de prendre de l’Ibuprofen plusieurs jours en continu, plusieurs jours par mois !
Au cours de ces recherches, j’ai découvert qu’il existait, aux Etats-Unis, un régime alimentaire anti-inflammatoire pour les femmes atteintes de mon dérèglement hormonal PCOS et ce même site faisait état de résultats impressionnants lors de FIV alliées au Fertility Yoga. Je me suis renseignée puis j’ai commencé mes premières formations en 2016.
Comment se déroule un cours de yoga de la fertilité ?
Le cours dure 1h15. Il est composé de 3 parties :
15 min d’exercices de respiration abdominale basse en début de séance pour lâcher prise et se connecter au triangle inférieur féminin,
45 minutes d’asanas – des postures dynamiques en début de cycle et plus relaxante en fin de cycle avec toujours pour but l’ouverture de hanches,
Et enfin 15 min de méditation, souvent avec des mantras chantés pour apaiser le mental.
Quels sont les résultats sur tes élèves qui désirent tomber enceintes ?
Trois études scientifiques réalisées aux USA, en Italie et en Inde montrent que les taux de grossesse augmentent significativement grâce à cette pratique, passant d’1 chance sur 5 à une chance sur 2 de tomber enceinte lors de FIV, quasi 2 chances sur 3 lors de TEC (transfert d’embryons congelés post FIV).
Je l’enseigne à temps plein depuis trois mois maintenant et il y a une annonce de grossesse au sein de mes élèves par semaine !
La dernière en date m’a emplie de joie : une élève avec un diagnostic d’infertilité avait une FIV de prévue pour l’été. Puis certains examens médicaux ont présenté de meilleurs résultats, lui permettant d’envisager une insémination… qui n’aura finalement pas lieu car elle est tombée enceinte naturellement après deux mois de pratique hebdomadaire !
Le Fertility Yoga, bien que physique en première partie de cycle, est avant tout introspectif et permet de se reconnecter à soi via des mouvements du féminin, et relâcher toutes les tensions du bas ventre.
Et pour les autres, quels sont les bienfaits ?
Le Fertility Yoga n’a rien de magique, il est simplement très différent des yogas de type Vinyasa, Ashtanga ou Power Yoga pratiqués en studio, à des rythmes très soutenus. Le Fertility Yoga, bien que physique en première partie de cycle, est avant tout introspectif et permet de se reconnecter à soi via des mouvements du féminin, et relâcher toutes les tensions du bas ventre.
Mes élèves viennent toutes avec des problématiques féminines mais pas que d’infertilité : aménorrhées, cycles irréguliers, endométriose etc. Elles ne sont pas nécessairement en démarche de maternité mais elles ont conscience de l’urgence à adopter une pratique respectueuse de leur système hormonal.
L’équilibre hormonal joue énormément sur votre bien-être, vos humeurs et vos émotions !
Le stress et l’anxiété ont un impact sur nos cycles et notre santé. As-tu des conseils pour lâcher prise et se reconnecter à son corps ?
Respirer ! Pas comme vous y êtes habituées… mais en conscience, avec une respiration abdominale basse et exclusivement par le nez.
Cela signifie gonfler et soulever le bas ventre 10cm en dessous du nombril, en visualisant le souffle qui descend. L’inspiration dure 4 secondes.
A l’expiration, le nombril doit rentrer vers la colonne vertébrale et vous visualisez le souffle qui remonte, sur le double de temps de l’inspiration, soit 8 secondes.
Une de mes élèves à un rythme de vie particulièrement soutenu, elle pratique cette respiration plusieurs fois par jour au bureau et me dit ne plus avoir aucune douleur de digestion et de menstruation ! Cela ne me surprend pas du tout, la respiration est d’ailleurs la base du mieux-être en sophrologie.
Quelle est ta routine bien-être au quotidien ?
Récemment j’ai découvert l’étude de 2014 de la gynécologue parisienne Sylvia Alvarez : le tabac réduit significativement la fertilité et notamment de 50% les chances de grossesse FIV, et perturbe sévèrement l’équilibre hormonal, tout comme l’alcool, les modes de vie sédentaire, et l’exposition aux perturbateurs endocriniens (plastiques, cosmeto etc.)
Je ne fume pas et ne bois que très rarement, mais du coup, j’ai fait la chasse à tous ces perturbateurs du système hormonal car même certains cosmétiques bio en ont… ma salle de bain s’est drastiquement allégée, plus que des basiques aux compositions simples ! J’adore les huiles bio REN.
Au niveau alimentaire, j’alterne soit un verre d’eau chaude citronnée ou un verre d’eau avec du vinaigre de cidre le matin à jeun. Puis, je me laisse le temps d’avoir faim avant de petit-déjeuner.
« One apple a day keeps the doctor away », je pense que j’en consomme environ 3 ou 4 par jour. Dans mon ancienne vie de bureau, je faisais des pauses « café », aujourd’hui je fais des pauses « pomme », bio et françaises, elles sont pleines de vitamines et de fibres naturelles.
Retrouvez toutes les infos et inscriptions ici : www.charlottemulleryoga.com
Crédit photo : Amandine Galice
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