“Rendre au yoga ce qu’il m’a donné.”, telle était la volonté d’Elodie, fondatrice du Tigre : incroyable espace hybride à la fois studio de yoga, centre de méditation, de massage, bar bio & vegan, bibliothèque cosy… Un lieu de vie pour témoigner de la richesse de cette pratique qui lui a littéralement sauvé la vie. Confidences d’une femme libérée.
Tu n’as pas commencé ta carrière dans le bien-être. Raconte-nous ce qu’était ta vie avant Le Tigre…
Je bossais chez France Galop à une belle position que j’ai gardée 10 ans de ma vie. J’étais une passionnée d’équitation. Je me suis retrouvée dans un milieu d’hommes, à gérer une équipe de 15 personnes tout en étant la plus petite en taille et la plus jeune ! (rires) Quand mon fils est arrivé il y a maintenant 9 ans, j’ai réalisé que mon boulot prenait beaucoup trop de place dans ma vie.
Ton boulot t’empêchait de rentrer dans ton rôle de mère ?
Il faut savoir que cette première maternité n’était pas prévue. Elle est arrivée comme un cadeau de la vie mais a été très difficile à gérer. Mon boulot me faisait énormément voyager, je manquais de stabilité. Le côté logistique et organisationnel a été compliqué pour moi. Heureusement ma mère a été très présente. C’est elle qui a assuré à la naissance de mon fils. Et puis il y a eu cet instinct animal qui s’est réveillé. Mon fils c’est ma passion.
Tu as donc quitté ton job ?
J’ai quitté les courses et j’ai eu l’opportunité de travailler dans un groupe de communication en tant qu’adjointe du président du groupe Altavia. J’accompagnais tous les projets de développement. Je bossais dix fois plus, ce qui n’était pas vraiment le but… J’ai énormément appris à développer le capital humain d’une entreprise, le branding, l’image… Mais j’ai très vite ressenti un vide de sens. Super salaire, super voiture, super bureau, mais il me manquait toujours quelque chose.
“Le Tigre, c’est l’envie de rendre au yoga ce que le yoga m’a donné.”
C’est là que le yoga a fait irruption dans ta vie ?
Non, il était déjà là ! Mais il m’habitait de plus en plus. J’avais été initiée au yoga pendant mes études à Dauphine. On faisait ça avec une amie dans un sous-sol dégueulasse du parking de la fac. Cela a dû me marquer car je me souviens parfaitement de ce cours, c’était il y a exactement 22 ans. J’ai ensuite concrétisé la pratique pour résoudre des problèmes de sommeil et cela n’a plus jamais quitté ma vie. Quand j’ai eu des soucis de post-maternité, j’ai été aidée, portée et sauvée par le yoga.
Sauvée est un mot fort…
Oui mais c’est pourtant la réalité. Il m’a permis de sortir d’une période très sombre de ma vie marquée par l’anorexie. J’ai appris à reconnecter avec mon corps et à prendre conscience du mal que je pouvais lui faire. A l’époque, je me considérais comme une sorte de passager clandestin dans ce corps que je détestais. Le Tigre, c’est l’envie de rendre au yoga ce que le yoga m’a donné.
Le Tigre est bien plus qu’une salle de yoga, tu l’as conçu comme un lieu de vie à part entière. Pourquoi ?
Avant de créer Le Tigre, je fréquentais des salles assez impersonnelles et froides. Pourtant j’étais déjà très habitée par un art de vivre autour d’une reconnexion au corps qui passe par une alimentation saine, des massages, de la méditation, de l’acupuncture – j’ai eu deux enfants comme cela ! -, de la sophrologie… Je trouvais que tout fonctionnait ensemble et je ne comprenais pas pourquoi on devait cloisonner ces pratiques. J’ai créé Le Tigre comme un club pour promouvoir cet art de vie.
“Je n’étais pas prof de yoga, je n’y connaissais rien en gestion, j’étais simplement une passionnée amoureuse de sa pratique.”
Comment expliques-tu que tes clients se sentent chez eux quand ils arrivent au Tigre ?
Entendre cela est la plus belle récompense ! Quand j’ai ouvert le tout premier Tigre à Chaillot, associée à mon beau-père et mon frère, j’ai récupéré des meubles de familles restés dans nos caves, ma tante m’a offert des sculptures qu’elle réalise elle-même, j’ai acheté des meubles pas chers sur Leboncoin et des chaises une fortune aux puces ! (rires) Avant la dernière ligne droite, je venais d’accoucher d’Alma, j’étais épuisée. Ma famille a senti que je n’allais pas y arriver seule et que j’avais besoin de leur aide. Cela a vraiment été une aventure familiale incroyable. Je me demande toujours si je les ai suffisamment remerciés. Quand on a ouvert, comme tout avait déjà vécu énergétiquement, on avait l’impression d’arriver chez des copains.
Le Tigre a tout de suite marché ?
J’ai été très jugée et critiquée à mes débuts. Mais ce qui m’a probablement le plus gêné dans un premier temps c’est qu’au fond de moi je ne me sentais pas légitime. J’étais très étiquetée bourge du 16ème et je n’avais pas confiance en moi. Après tout, je n’étais pas prof de yoga, je n’y connaissais rien en gestion, j’étais simplement une passionnée amoureuse de sa pratique. Mais j’ai reçu beaucoup de soutien des professeurs de yoga qui ont commencé l’aventure avec moi. Ils avaient l’habitude d’avoir des salles avec 40 ou 60 élèves et ils ont démarré avec 1 ou 2 inscrits chez moi ! (rires) Le Tigre Chaillot s’est lancé en 2013. Le succès d’estime est arrivée vite. On a eu la possibilité de s’agrandir à Chaillot et de lancer le Mini Tigre pour les enfants, puis il y a eu ce local rue du Cherche Midi, ensuite Neuilly, Deauville…
On critique souvent le prix de tes cours, que réponds-tu à cela ?
Le cours à l’unité est cher mais nous cherchons surtout à accueillir des membres réguliers et le prix de l’abonnement à l’année est totalement abordable et cohérent avec l’ensemble des services proposé au Tigre ! Ce que je souhaite, c’est accueillir des élèves qui s’approprient le Tigre comme une deuxième Maison, créer du lien sur la durée et partager l’esprit du Tigre. Je viens d’une famille recomposée de 8 frères et sœurs très proches, j’ai grandi en meute ! Forcément j’ai eu envie de reproduire notre esprit clanique au Tigre.
On nous a dit que tu adorais les massages. Tu as d’ailleurs créé ton propre protocole, pourquoi ?
Je me fais beaucoup masser, pour moi cela fait partie d’un rituel de vie. Alors les gens vont hurler en m’entendant dire cela, mais je l’entends à l’indienne, le massage fait partie de leur vie quotidienne. J’avais remarqué que trop souvent, on rate les 10 premières minutes du massage car l’esprit n’est pas du tout connecté au corps. Le cerveau est encore sur la voiture mal garée, les courses pas faites, le mail pas envoyé… Et puis il y a ce geste de la masseuse, un rapport presque charnel qu’on a démocratisé mais qui garde une dimension de corps à corps et de peau à peau qui ne peut pas être anodine. Un matin je me suis réveillée et j’ai réalisé qu’il fallait intégrer de la méditation avant le massage pour reconnecter avec soi et ne rien manquer des bienfaits du soin.
« Comme dit Lao Tseu, les gens qui vivent dans le passé sont dépressifs, les gens qui vivent dans le futur sont des anxieux, les gens qui vivent dans le présent sont en paix. »
Ta routine bien-être ressemble à quoi ?
Le matin, je fais le rituel ayurvéda : se lever avant le lever du soleil, cela veut dire 5h30, s’asperger 5 fois le visage d’eau glacée, se nettoyer la langue, les dents. Les Indiens disent qu’il faut nettoyer les organes de perception et mettre en route les organes d’action. Je médite avant le petit déjeuner. En routine beauté, j’utilise beaucoup d’eau florale et d’huiles essentielles. Je fais un pranayama le soir, un exercice de respiration détente. Je me masse beaucoup, particulièrement les pieds. Je ne suis pas spécialement coquette, je ne me maquille pas et je ne fais pas de brushing, mais je passe du temps en soin. C’est mon coin secret à moi.
Comment vois-tu le futur du Tigre ?
Je ne me projette pas. Je suis vraiment dans le présent. J’ai passé 15 ans de ma vie à faire des plans stratégiques sur des présentations Power Point. Comme dit Lao Tseu, les gens qui vivent dans le passé sont dépressifs, les gens qui vivent dans le futur sont des anxieux, les gens qui vivent dans le présent sont en paix. C’est mon choix. Je me laisse porter par les rencontres.
Quelle est ta devise ?
La liberté. Je pense que c’est ce qui me caractérise le plus. Je crois qu’inconsciemment, j’ai mis 40 ans à créer les conditions de ma liberté et finalement c’est peut-être le plus beau cadeau que je pouvais me faire.
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