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Greez ou comment mettre fin au gaspillage de cosmétiques (et les acheter moins cher)

Greez anti gaspi cosmétiques Logan et Noémie Arnal interview Le Prescripteur Marie Masuyer Crédit photo harper sunday

Chaque jour, 4 tonnes de produits cosmétiques invendus sont jetées, rien qu’en France. La part des invendus représente 1,2% du chiffre d’affaires de l’industrie. En parallèle, en 2023, une personne sur deux se privait de cosmétiques ou de produits d’hygiène faute de moyens. C’est de ce constat que sont partis Noémie Arnal et Logan Favier, les fondateurs de Greez, une plateforme anti-gaspi spécialisée dans la gestion d’invendus cosmétiques avec pour missions principales de redonner une nouvelle vie à ces produits et contribuer à construire une cosmétique plus responsable ! Ils nous expliquent.

Comment vos chemins se sont-ils croisés ?

Noémie Arnal Amis depuis le lycée, nous avons évolué tous les deux dans la cosmétique, moi avec une casquette plutôt scientifique (ingénieure chimiste spécialisée en cosmétique) et Logan avec une casquette marketing et distribution de marques. Une fois l’idée de Greez dans ma tête, il était évident pour moi de faire appel à Logan pour sa réalisation.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de créer Greez ?

Logan Favier – Chaque jour, des produits cosmétiques invendus sont jetés, ce qui représente un gaspillage économique et environnemental considérable.

Est-ce que nous pouvons continuer à travailler dans des sociétés qui gaspillent et poussent à la surconsommation tout en étant conscients des impacts pour l’environnement ?

Logan favier, cofondateur de greez

Ce constat nous a poussés à développer une solution pour récupérer ces invendus et leur donner une seconde vie.

Quel est le concept de base de Greez ?

Noémie Arnal Chez Greez, la revalorisation se fait via trois voies : la vente sur Greez.fr, le don ou le recyclage.

Notre but est de proposer aux marques une solution complète leur permettant de se concentrer sur leur innovation pendant que nous nous chargeons de leur stock dormant.

Noémie Arnal, cofondatrice de greez

Cette solution permet non seulement de réduire le gaspillage, mais aussi de proposer des produits de qualité à des prix abordables (de -40% à -90%) pour des consommateurs soucieux de leur budget et de leur impact environnemental.

Ce sont des ventes événementielles qui débutent tous les mardis pendant une semaine. Tous les mardis, le catalogue change, nous permettant de proposer une offre globale mais néanmoins restreinte.

Le choix de la transparence était primordial pour conserver l’image de la marque. C’est pourquoi, sur chaque page produit, nos visiteurs peuvent savoir pourquoi le produit est sur Greez, et de ce fait pourquoi la remise est appliquée (pictogrammes + texte).

Nous travaillons en partenariat avec les acteurs de l’industrie (marques, logisticiens, distributeurs).

Nous récupérons tous leurs produits cosmétiques invendus : les dates courtes, les packagings abîmés ou obsolètes, pour les revaloriser en accord avec la réglementation en vigueur.

Noémie Arnal, cofondatrice de greez

Combien de cosmétiques sont gâchés en moyenne chaque année ?

Chaque jour, 4 tonnes de produits cosmétiques invendus sont jetées, rien qu’en France. La part des invendus représente 1,2% du chiffre d’affaires de l’industrie.

Logan favier, cofondateur de greez

Les marques ont-elles été réceptives immédiatement ?

Noémie et Logan – Oui elles ont été réceptives tout de suite ! Aujourd’hui, ce sont elles qui nous contactent afin de profiter de notre solution et de nos valeurs.

Comment choisissez-vous les marques avec lesquelles vous collaborez ?

Noémie Arnal – Les marques avec des valeurs écologiques et locales ont été les premières à bénéficier de notre solution. Cependant, un invendu reste un invendu, et notre mission principale est la lutte contre la précarité. C’est pourquoi aujourd’hui nous ne fermons aucune porte pour trouver une seconde vie à des produits cosmétiques, tant qu’ils répondent à la réglementation en vigueur.

Comment choisissez-vous les produits qui seront vendus sur Greez ?

Logan Favier – Tous les produits vendus sur Greez doivent répondre à une condition : être des invendus. C’est-à-dire qu’ils doivent soit être à date courte, avoir un défaut sur le packaging, être d’une ancienne collection ou être en surplus de stock.

Le recyclage des produits cosmétiques est-il passé dans les mœurs autant que celui du reste de nos déchets ?

Grâce à la loi AGEC, la destruction de produits cosmétiques n’est plus une option. Cependant, aujourd’hui le frein principal au recyclage, à la revalorisation ou au réemploi est financier.

Noémie Arnal, cofondatrice de greez

Tout passe par des phases de recherche et développement qui demandent parfois beaucoup d’argent et de temps. De ce fait, il y a encore beaucoup de travail de recherche afin de revaloriser tous les types de produits cosmétiques.

Exemple : que faire d’une crème solaire quand elle est périmée ? Aujourd’hui, elle est détruite, même si on sait que la crème solaire a des vertus pour traiter le cuir ou redonner de la brillance à l’argent. Aujourd’hui, aucune filière n’existe.

Je crois que vous donnez aussi à des associations, pouvez-vous nous en parler ?

Noémie et Logan – Nous avons donné plus de 110 000 produits en 2024 à quatre associations.

En 2023, une personne sur deux se privait de cosmétiques ou de produits d’hygiène faute de moyens. C’est pourquoi Greez veut faire le lien entre le surplus et le besoin afin de donner le produit qui correspond aux besoins des personnes.

greez
Découvrez les prochaines ventes de cosmétiques Greez.
Crédit photos nature morte – Harper Sunday
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