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Hendrix Harris : « Je savais qu’il n’y aurait que la musique dans ma vie »

Hendrix Harris EP BLUE It's not you Le Prescripteur crédit photo Lauren Luxenberg

Petit, il jouait les choristes pour sa sœur. Aujourd’hui, Hendrix Harris, auteur-compositeur autodidacte, a pris son indépendance et sort un nouvel EP intitulé « Blue ». Cet amoureux de La Havane, qui refuse d’être classé dans aucune case, propose sa propre signature musicale : de l’alternativ R&B aux influences soul. Au travers de 5 morceaux, il retrace les couleurs d’une vie amoureuse, tantôt intense et passionnée, tantôt sombre et dévorante. Rencontre.

Tu as passé une partie de ton enfance à La Havane. En quoi cela t’a-t-il influencé en tant qu’artiste ?

J’ai déménagé à l’âge de 4 ans à Cuba avec mes parents, et j’y suis resté deux ans. Mon père travaillait dans le rhume, c’est ça qui nous a amenés à La Havane. Je n’y suis pas retournée pendant 12 ans et puis à 18 ans, j’ai mis de l’argent de côté pour partir un mois là-bas avec mon meilleur pote. Et depuis j’y retourne chaque année. J’y ai plein d’amis, ma copine était cubaine…

Plus que la musique cubaine, j’aime le rapport qu’ont les gens à la musique en générale : elle fait complètement partie de la vie.

Hendrix Harris pour Le Prescripteur

J’ai beaucoup composé là-bas et je pense que le jour où je souhaiterai avancer sur l’album, j’irai faire une résidence de quelques mois à La Havane. Mon album traitera beaucoup d’identités, de métissage… Il se trouve que j’ai découvert, grâce à un oncle qui a un fait un test ADN, que j’avais du sang cubain ! Je comprends mieux pourquoi je m’y sens si bien. Et puis on me dit souvent que j’ai une tête de Cubain ! (rires)

Ta mère est anglo-jamaïcaine et ton père français : quel est ton rapport à l’identité ?

Ce n’est pas simple !

Je ne veux pas passer pour un hater de la France, mais il y a quinze en tout cas, le métissage n’était pas perçu comme une richesse.

Hendrix Harris pour Le Prescripteur

Mis à part dans des cercles culturelles élitistes, on me demandait sans cesse de trancher sur mes origines. C’est en partie pour cela que j’ai quitté la France pour l’Angleterre.

Tu gardes toujours un lien avec la France, puisqu’on se rencontre à Paris ! C’est important pour toi de garder une attache ici ?

J’y ai vécu pendant longtemps, mais dans des microcosmes de gens internationaux. Je ne m’identifie pas vraiment à la culture française, ma mère est anglaise et je suis bien plus proche de la culture anglo-saxonne : disons que je suis plutôt un touriste à Paris ! (rires) Et c’est d’ailleurs très agréable d’y revenir en tant que tel.

Raconte-moi comment tu es tombée dans la musique : est-ce un concours de circonstance ou une envie depuis toujours ?

C’est clair depuis longtemps. Je ne le disais pas à tout le monde, mais depuis que j’ai 15/16 ans, je sais que je ne veux faire que ça, même si j’ai mis du temps à m’en donner les moyens.

J’étais jeune, un peu con, je fumais des pétards, je perdais du temps… mais je savais qu’il n’y aurait que la musique dans ma vie !

Hendrix Harris pour Le Prescripteur

J’ai commencé à chanter tout petit : je chantais avec ma grande-sœur, j’étais son choriste ! (rires) Elle a une voix magnifique. Et puis un jour, j’ai pété les plombs : je ne voulais plus obéir à ses ordres, je voulais faire mon propre truc. C’est drôle parce qu’on a travaillé récemment ensemble. Je fais un peu de consulting dans la réal’ de ses projets… Et puis elle va passer un peu de temps à Londres prochainement car je vais probablement produire quelque chose pour elle, son groupe s’appelle Zoe’s Shanghai.

Hendrix Harris – Crédit photo Lauren Luxenberg

Ta musique, je cite, est « une fusion unique de genres allant du R&B à la soul contemporaine en passant par le hip- hop, teintée d’une liberté sans limites propre au jazz. » En fait, tu n’as aucune limite ?

Je ne m’interdis rien ! Mais assez naturellement, je commence à me fixer dans du « alternative R&B ».

Producteur, compositeur, chanteur, rappeur… Y a-t-il une casquette qui te plait plus qu’une autre ?

Auteur-compositeur je pense : chanter, trouver des mélodies, faire des chansons… C’est ce que je préfère.

Pour être honnête, je n’aime pas produire pour les autres : quand j’aime un morceau, j’ai envie de le garder pour moi, et quand je l’aime moins, à quoi bon le produire ?

Hendrix Harris pour Le Prescripteur

Le premier titre que tu as révélé de ton EP est « Erase my mind », un feat avec TS GRAY. Comment s’est passée votre collaboration artistique ?

Je l’ai rencontrée à un concert, elle avait une bonne vibe, on s’est échangés nos coordonnées pour faire une session ensemble. Elle a débarqué chez moi, et la connexion a été forte. On a écrit plein de morceaux ensemble qui ne sont pas tous sortis. De là est née une amitié, une romance… On s’amusait, on achetait trois bouteilles de vin, et on faisait de la musique toute la nuit, au piano. La chanson « Erase my mind » parle d’une romance toxique entre deux personnes : la femme est folle amoureuse, le mec ne respecte rien… Tous deux savent que la relation est toxique, personne ne comprend ce qu’il fait là mais à chaque fois, ils retombent dans les bras l’un de l’autre.

Tu as révélé le clip de « It’s not you ». Est-ce que tu peux me raconter les coulisses de ce morceau ?

C’est un titre que j’ai écrit il y a 2 an et demi à la suite d’une rupture. Je vivais avec quelqu’un, on a rompu, mais ça a été très long de prendre de la décision, et de se séparer réellement… Un processus particulièrement douloureux.

Tu sors ton EP BLUE : 5 morceaux sur les étapes difficiles que l’on peut vivre dans sa vie romantique…

C’est ça, l’EP présente cinq morceaux qui sont différentes étapes d’une rupture amoureuse, pas forcément chronologiques d’ailleurs. Par rapport à mon histoire, je dirais que la première, c’est « Hourglass » : l’ouverture, j’y parle de la rupture, de la fin d’une relation amoureuse. Ensuite ça switche sur « It’s not you » où je parle de l’après-rupture : une période où tu peux voir plein de filles différentes, mais ça ne sert à rien, ça t’abîme, car « ce n’est pas elle »… Après ça enchaine sur « Erase my mind », une relation toxique. Puis je retombe amoureux avec le morceau « Katie Jane » et je termine par « Blue »…

C’est qui Katie Jane ?

C’est un surnom, mais je ne peux rien te dire à ce sujet ! (rires)

Tu dis que tu recherches constamment un nouveau son, que tu cherches ta signature. Penses-tu la trouver un jour ?

Je sais ce que je cherche dans son essence. Mais étant donné que je ne l’ai pas trouvée, je ne peux pas te la définir !

Je cherche quelque chose de nouveau, d’unique, de sensible. Il faut que je ressente quelque chose de fort, que ça me fasse pleurer, rougir, danser, crier. Si je n’ai pas de frissons quand j’écoute ma chanson, ça ne m’intéresse pas.

Hendrix Harris pour Le Prescripteur

Tes chansons racontent souvent des romances, c’est un thème qui te porte artistiquement ?

De 2020 à 2022, j’étais très animé par ça parce que c’était aussi la première fois que je tombais amoureux. J’ai découvert ce que ça voulait dire, et ce que ça a pu avoir comme conséquences dans ma vie de jeune homme…

On te souhaite quoi pour la suite ?

De pouvoir continuer à faire ce que je fais et d’être toujours plus fier de mes morceaux !

Son nouvel EP « Blue » est disponible ici.

Suivez Hendrix Harris sur Instagram : @hendrixharrisfalcon

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