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Les voyages sonores de Philou Celaries

DJ émergente de la scène parisienne, Philou Celaries nous ouvre les portes de son univers musical et personnel aux accents sud-américains. 

Tu as eu plusieurs vies avant de devenir DJ, raconte-nous ! 

A 18 ans, je suis partie à Londres où j’ai commencé une prépa d’art. Dans le même temps, j’ai été repérée par une agence et j’ai débuté le mannequinat là-bas, ce qui me permettait de financer ma vie sur place.

Ensuite, je suis partie 3 ans au Brésil avec mon copain de l’époque. J’y ai trouvé un job en marketing digital et production de contenus qui m’a beaucoup plu. Après un rapide passage à Los Angeles en tant qu’assistante de production, je suis revenue au Brésil, mon pays de cœur, où j’ai travaillé dans le vin, en branding, création de contenus et événementiel. 

J’ai finalement atterri à Paris où j’ai commencé des études de théâtre et repris le mannequinat, puis le Covid est arrivé, et la musique aussi ! 

Est-ce que tu as toujours été branchée musique ? 

J’ai toujours cherché des sons : à l’ère du CD j’écumais déjà la Fnac à la recherche de nouveautés ! Et dès que j’ai eu ITunes j’ai commencé à faire des playlists avec des thèmes, pour des potes… C’est comme ça que tout a commencé.

Mes amis m’ont suggéré de partager mes playlists sur les réseaux sous forme de rendez-vous mensuels ou hebdomadaires. De là, j’ai été sollicitée par des marques et des hôtels pour construire leurs playlists, un travail de curation sonore qui m’a passionnée.

Philou Celaries pour Le Prescripteur
Philou Celaries - crédit photo Lucie Sassiat
Philou Celaries
Crédit photo Lucie Sassiat pour Le Prescripteur

C’est drôle parce que si je n’étais pas partie au Brésil par amour à 19 ans, je serais restée à Londres pour suivre un Bachelor en Sound Design… Un autre chemin vers le même rêve, produire de la musique ! 

Et comment s’est faite ta rencontre avec les platines ? 

En décembre 2021, un ami DJ et producteur m’a poussée à me lancer, et il a pris le temps de m’apprendre à jouer. C’est aussi grâce à lui que j’ai joué en club pour la première fois, et ensuite tout s’est enchaîné assez vite.

On note des influences sud-américaines dans les sons que tu passes, d’où est-ce que cela te vient ? 

Le Brésil a eu un impact immense sur ma vie. Je porte ce pays dans mon cœur, que ce soit la langue que je parle avec un petit accent, la culture ou la musique qui m’ont imprégnée profondément.

Philou Celaries pour Le Prescripteur

Je vis en France aujourd’hui, mais je garde mon âme brésilienne ! Depuis quelques années, j’y retourne un peu moins car je passe plus de temps au Mexique, une autre belle découverte. J’aime y aller seule, y faire mes propres expériences et des rencontres extraordinaires.

Comment est-ce que ça se traduit dans tes sets ?  

Au Brésil, j’ai découvert qu’on pouvait  jouer downtempo* tout en y mettant de l’énergie ! On “tabasse tendrement” en quelque sorte.

Philou Celaries pour Le Prescripteur – *sur un rythme lent

Ça donne un son à la fois puissant et mélodieux. Je mixe aussi mes influences latinos avec de l’indie dance où les instruments sont très présents, il me faut des belles guitares, des bonnes percussions… J’aime que le son reste organique, et varier les univers. Je mets toutes mes inspirations du moment dans un shaker et j’en fais mon propre cocktail musical ! 

Quelle ambiance, quel mood souhaites-tu donner à tes performances ? 

Mon but est d’écrire une belle histoire pour les gens, de les embarquer dans un voyage sonore aussi impactant que peut l’être un voyage olfactif.

Pour moi la musique est aussi puissante que le parfum, une odeur comme un set peuvent ramener à un souvenir et à un moment précis dans le temps.

Philou Celaries pour Le Prescripteur

J’aimerais que les gens associent mon set à ce qu’ils étaient en train de vivre à ce moment-là, et j’espère les aider grâce à la musique à transcender au mieux leurs émotions du moment, agréables ou pas.

Tu es aussi bien capable de jouer seule qu’en duo, peux-tu nous expliquer comment cela se déroule ? 

Jouer à deux est un bon exercice d’harmonisation et d’adaptation. Pour moi, c’est vraiment une recherche en équipe et pas la guerre de “qui va mettre le meilleur son” comme on peut l’entendre parfois… Ensuite, comme en danse, il y a des gens avec qui tu sais évoluer tout de suite, c’est un pas de deux instinctif et instantané. Et d’autres avec lesquels c’est moins évident. Mais dans tous les cas, on apprend.

Aujourd’hui les DJs doivent être présents sur les réseaux sociaux. Comment est-ce que tu le gères pour que cela soit un outil mais que ça ne devienne pas une contrainte ? 

C’est vrai qu’à part quelques exceptions qui confirment la règle, la plupart des artistes communiquent sur Instagram. De mon côté, j’essaie d’être au plus proche de ma réalité, de parler aussi de mes moments de down. Mais mon langage préféré demeure celui de la musique, c’est pour moi le meilleur des réseaux ! 

Tu es amie avec Deer Jade, est-ce qu’il y a d’autres rencontres inspirantes que tu as faites depuis que tu joues? 

J’ai suivi Deer Jade (Le Prescripteur, décembre 2022 ndlr) depuis ses débuts, et réciproquement elle m’a toujours poussée à jouer et à m’exprimer. J’ai donc un grand respect et une profonde admiration pour l’artiste et la femme Jade ! 

Ensuite il y a Shimon, qui est DJ et producteur. Il vient souvent me voir jouer, me donne des conseils, et surtout il n’hésite pas à me dire quand il y a des choses à améliorer ! Il m’inspire autant musicalement que personnellement.

Daniel Weil, le fondateur des soirées Astradanza et un de mes êtres humains préférés, ainsi qu’Edouard! qui organise les soirées Belle Époque. Ils m’ont tous les deux permis de jouer régulièrement dans des endroits dingues. Ma deuxième maison est maintenant la Magic Room du Silencio ! 

Il y a aussi Jérôme de Radio Cargo qui a cru en moi très tôt, Grégoire Davoudian de Spacecraft, mon agent, en qui j’ai une grande confiance et mon homie mexicain Isi Audi qui suit tout ce que je fais et me coache à distance…. J’ai la chance d’être très bien entourée de passionnés de musique! 

Et puis quand j’ai un moment d’angoisse aux platines, je joue un morceau de Chambord et ça va tout de suite mieux ! Ce sont de super musiciens et un duo d’humains à la fois très humbles et très généreux : une source de confiance et d’inspiration! 

Les voyages sonores de Philou Celaries le prescripteur crédit photo lucie sassiat dj montante scène francaise pauline de saint sauveur podcast track record
Philou Celaries
Crédit photo Lucie Sassiat pour Le Prescripteur

Quel est ton meilleur souvenir de set jusqu’à aujourd’hui ? 

Sans hésitation le T7 (porte de Versailles à Paris ndlr) où j’ai joué en première partie de Worakls le 4 février dernier. Je me suis retrouvée à ouvrir la soirée toute seule dans ce club immense, et je dois avouer que j’étais morte de peur ! 

Je me suis concentrée à fond sur ce que je jouais. Au bout d’un moment, je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup de monde, qu’ils dansaient et qu’ils me faisaient des cœurs avec les mains ! J’ai demandé à la stage manager combien ils étaient en bas, et quand elle m’a dit 3000 je n’y croyais pas ! Un autre très beau moment : quand l’équipe et la régie ont pris quelques minutes pour aller danser eux aussi. 

Une magnifique soirée, un public au top et une team super accueillante, j’étais comblée ! 

Et l’endroit où tu rêves de jouer ?  

Le festival Garbicz en Pologne. L’ambiance, le cadre avec cette forêt enchantée, l’absence ou presque de marketing et l’amour de la musique… ça fait rêver aussi en tant que DJ ! Dans le même esprit, le festival Fusion en Allemagne. Une chose est sûre, dans ces deux endroits les gens viennent pour le son et uniquement pour le son, donc tu as intérêt à assurer!  

Tu organises également des soirées à Paris (@untitled), comment ça fonctionne? 

U.n.titl.ed a pour projet de trouver un entre-deux à Paris entre l’underground des soirées techno et les boîtes chic de l’Ouest Parisien.

On s’est rendus compte avec mes partenaires sur ce projet, Victoire Sabouret et Lancelot Rumney Guggenheim, que les meilleures fêtes étaient souvent entre nous chez des potes où nos amis DJs venaient jouer. On a donc eu envie de proposer ça à plus de monde, que ce soit chez Bonnie dans le 4e, au Silencio dans le 2e ou dans d’autres lieux à venir. C’est un moment de partage humain et de curation musicale, notre mezze à nous qu’on adore préparer en faisant découvrir des lieux et des artistes ! 

Il suffit de nous suivre sur Instagram pour connaître la prochaine date! 

Quel est ton rituel beauté intérieure/extérieure avant de jouer ? 

Je suis souvent anxieuse avant de prendre les platines, j’essaie donc de bien respirer et de me mettre dans un état de présence et de concentration proche de la méditation. Et pour évacuer la pression, rien ne vaut une balade en vélo dans Paris et de la bonne musique, ça me permet d’être dans l’instant qui compte, le présent ! 

Suivez Philou Celaries sur Instagram – @philoucelaries

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