Chaque année, Le Prescripteur vous donne rendez-vous pour une lecture coquine à dévorer sous le parasol, sous vos draps ou à l’abri d’un arbre. Cette année, Fabien Muller revient avec une nouvelle érotique… de science fiction !! 5 chapitres en tout révélés un par un chaque samedi du mois d’août. Découvrez aujourd’hui le chapitre 2...
Pour celles qui auraient loupé le chapitre 1, il est ici.
Chapitre 2
Illustration @hilairebaud
– Ce ne sont pas les voisins là-bas ? demanda Lune.
La pénombre naissante qui envahissait les lieux quasi-déserts en cette fin de soirée rendait l’identification complexe. Luc proposait souvent de faire une petite promenade en suspenseur, non pas pour croiser ses voisins, mais pour prendre l’air. Humer un peu de fraîcheur dans ce monde si synthétique.
Lune s’approcha du couple accroupi et de l’enfant et Luc se sentit obligé de la suivre. Il accéléra légèrement la pression sur son suspenseur en faisant basculer son poids vers l’avant et revint à la hauteur de sa compagne.
Au moment où ils arrivèrent à proximité, ceux-ci se relevèrent, mal à l’aise.
– Hello ! dit Lune.
– Ah tiens, bonjour…
Alexandra, la voisine, les regarda comme si elle les voyait pour la première fois de sa vie. Ce n’était que la troisième ou quatrième fois que Luc voyait leur enfant, Anthony. Il se souvenait très bien la première fois qu’il l’avait croisé un jour où les voisins rentraient chez eux. Ils ne les avaient aperçus que furtivement et avaient alors noté qu’ils étaient trois, bien que ceux-ci n’eussent jamais évoqué précédemment un quelconque projet de parentalité.
Etrangement, et bien qu’ils se côtoyassent fréquemment avant cet événement, ils ne les avaient guère revus depuis. Les voisins avaient cessé de répondre à leurs sollicitations.
Mais ce qui était le plus étrange était la façon dont le bébé s’était développé. Il était si petit, si identifiable. Et d’un roux prononcé. Choix étonnant. Luc se souvint de cette première fois et de la réflexion de Lune lorsqu’ils avaient reparlé de cette teinte de cheveux : « Manquerait plus qu’il ait une jambe plus courte que l’autre ! ». Cela avait fait rire Luc.
Luc fut tiré de ses réflexions par le mouvement d’Alexandra qui sembla se dégager de sa pression amicale à engager la conversation.
– Désolé… nous sommes pressés.
Ils s’écartèrent tous les trois sans un mot. Luc les regarda partir, n’arrivant pas à décider s’ils essayaient d’éviter tout contact social ou s’ils étaient simplement impolis.
***
Le drap blanc est différent cette fois-ci. Il a une forme. Il ne tombe pas, ne bouge pas. Il est statique et flotte. Un fantôme de soie, sans boulet, ni trou pour indiquer les yeux.
Malgré tout, on distingue quelque chose. Comme s’il recouvrait un objet dissimulé.
Je me mets à flotter moi-même. Je ne sais pas d’où je viens, si je suis en mouvement ou alors simplement là au milieu de ce grand rien qui gravite autour de ce drap blanc. Tout semble confus, inutile, superflu.
Une sonnerie retentit.
Le drap s’agite. L’objet veut bouger mais ce voile blanc m’empêche d’accéder à sa tangibilité. La réalité s’évanouit. Je distingue des murs qui, subitement, disparaissent. Le ciel s’ouvre pour laisser des larges gouttes se répandre autour de moi, mais sans me toucher, ni même mouiller le drap.
Avant que tout ne s’évanouisse et que je ne quitte ce songe, je distingue la forme sous le drap blanc.
C’est moi que je crois apercevoir. Mais une version différente de moi. Atrophiée. Mutilée. Diminuée.
*
Lune dans les bras d’Eliope, sa mère, était submergée par la joie. Depuis l’annonce de cette nouvelle, elle nageait dans le bonheur. Dans ce monde, chaque autorisation de naissance était un événement et la rareté de l’événement avait permis à cet acte d’une profonde banalité de garder sa magie à travers les siècles. Un bébé n’était plus tant une nécessité pour prolonger l’espèce qu’une sorte de produit de luxe que seuls l’obstination, la chance et aussi parfois un bon réseau pouvaient offrir aux futurs parents.
Une fois libérée des bras de sa génitrice, Lune décocha un vague mouvement de tête à son beau-père. Numéro 56. Le 56ème après son propre père biologique. Un amant dans une longue liste, et qui aura la particularité de fournir un peu de matériau génétique pour la composition du rejeton. Celui-ci, dont elle n’avait jamais essayé de retenir le prénom, ne daigna même pas tourner la tête pour mimer la cordialité. Tout ceci avait l’air d’être une corvée pour Edgar – c’était son prénom – et la simple idée de croiser la fille d’Esope avait achevé de le dégoûter de venir à ce rendez-vous. Il s’était embarqué dans cette « aventure » parce qu’il n’avait jamais su refuser quoi que ce soit à sa compagne. Dans l’ensemble des options actuelles, le bébé était encore ce qui revenait le moins cher.
Ils se présentèrent tous les trois devant le bâtiment où les futurs parents avaient été convoqués et les immenses portes vitrées s’ouvrirent, les invitant à entrer.
Un robot de protocole, en suspension dans l’air, s’approcha d’eux.
– Veuillez me suivre.
Ils pénétrèrent dans une pièce plus petite, carrée, et avec une console centrale qui faisait facilement quatre mètres de long. Trois sièges étaient apparus devant la console. Ils prirent place tandis qu’un androïde-médecin en blouse blanche avait fait son entrée.
Lorsque l’androïde commença à aborder les paramètres physiques du futur bébé, les caractéristiques des enfants que l’on voyait évoluer étaient mises à jour en temps réel.
– C’est un peu plus cher mais vous pouvez choisir des couleurs d’yeux totalement artificielles, comme le orange.
– …
– Bien sûr, vous avez accès à toute la panoplie de paramétrage : le QI, les préférences sexuelles, l’opinion politique, récita l’androïde qui se prénommait apparemment Edouard278, d’après un hologramme qui clignotait sporadiquement au-dessus de sa tête.
– Ah bon ? demanda 56, sceptique.
– Je tiens à préciser que sur ce point-là, les résultats ne sont pas encore fiables à 100%.
– Nous le voulons sans opinion politique si possible, précisa Esope, qui trouvait cette discussion de plus en plus absurde et inutile.
– Bien sûr, c’est le modèle standard, répondit l’androïde. Et de quel âge vous le voulez, votre enfant ? enchaîna l’androïde.
Lune nota une légère hésitation chez sa mère.
– Nous le voulons bébé, répondit numéro 56 afin de reprendre la main.
La mère de Lune semblait troublée, comme si cette question ne lui avait pas déjà traversé l’esprit. L’âge de l’enfant faisait partie des premières caractéristiques à demander. Avoir un enfant à la naissance ne demande pas du tout le même niveau d’investissement et d’entretien qu’un bambin qui tient déjà sur ses pattes et va aux toilettes tout seul.
Le docteur présenta alors les différents packs par défaut – nécessaires pour les personnes d’un naturel indécis – et les options principales.
Numéro 56, qui s’était apparemment réveillé et semblait subitement concerné, imposa assez subtilement et rapidement le sexe de l’enfant – il avait toujours voulu un fils – et le choix se porta sur le Pack garçon Luxe. On verrait plus tard pour le prénom.
Lune s’imaginait déjà proposer des sorties à Luc avec son petit frère, afin que son homme lui enseignât les pratiques ancestrales de survie dans la nature ou encore lui apprît à jouer au ballon dans les terrains suspendus du sud de la mégapole.
*
– Oh je sais bien que tu ne l’aimes pas, hein ?
– Non, c’est pas ça… se défendit Lune sans grande conviction.
Elle observa sa mère à travers les quelques volutes de vapeur d’eau qui s’échappaient de son chai tea latte et la vit sourire. Esope était en train de la taquiner mais ne semblait pas prendre tout cela trop au sérieux. Le Starbucks coffee dans lequel elles s’étaient posées était bondé de monde, mais grâce aux bulles de confidence installées autour de chaque table, les conversations voisines ne constituaient qu’un vague brouhaha sonore lointain, telle une musique d’ambiance aux basses prononcées. Lune décida de pousser un peu plus loin l’exercice de sincérité :
– J’avoue que je n’arrive même pas à retenir son prénom…
Elles pouffèrent toutes les deux de concert et de bon cœur. Complices comme jamais.
– Et avec Luc, ça se passe comment ? enchaîna Esope en faisant un clin d’œil.
– Au lit, tu veux dire ?
– Ben oui, le reste doit être très intéressant aussi, mais c’est quand même là qu’un couple se joue, non ?
Lune regarda de nouveau sa mère et avala une gorgée de son thé brûlant. Cette dernière avait toujours été une grande consommatrice, en quantité plus qu’en qualité d’ailleurs. Lune entreprit de se laisser aller à quelques confidences.
– Pour être honnête, ça a toujours été très bien.
– Ah ?
Esope paraissait légèrement surprise (d’ailleurs elle avait un sourcil levé). Lune connaissait sa mère par cœur, sans doute s’imaginait-elle qu’après plusieurs années avec le même homme, la passion retombait.
– Tu sais, le sexe avec le même homme, ce n’est pas nécessairement toujours chiant, continua-t-elle.
– Tu m’en diras tant…
– Je t’ai dit qu’on avait trafiqué une des pièces du bas à l’appart ?
– Comment ça ? demanda Esope, soudain intéressée.
– On a piraté le système. Quand nous sommes dans cette pièce, rien n’est enregistré.
Lune avait murmuré cette dernière phrase et sa mère s’était rapprochée, les sens concentrés sur cette discussion qui prenait un tour inattendu.
– Et donc… hésita Lune un instant, plus pour ménager le suspense que parce qu’elle hésitait à confier à sa mère des secrets inavouables.
– Et donc ?!
– On a fait des choses…
– Mais quoi ?
– On a programmé un bot sexuel et on l’a fait…
– A trois avec un bot ?!
– Oui…
Lune avait dit ce dernier mot si bas que sa mère l’avait plus deviné qu’entendu. Ce « oui » lui avait échappé des lèvres, tel l’aveu d’une pratique fortement réprimée par la police du sexe depuis plusieurs années, depuis que les pratiques sexuelles avec les bots de dernière génération étaient devenues si courantes que de plus en plus d’accidents « domestiques » divers et variés se produisaient derrière les portes closes.
Esope était estomaquée. Elle avait la bouche ouverte et regardait sa fille comme si elle était née sur une autre planète – et accessoirement d’une autre mère.
Lune la dévisagea en retour, se demandant si elle n’avait pas poussé un peu loin la confidence. Elle décida de ne pas lui confier les détails exacts de ce qu’ils avaient fait faire au bot.
C’était plus sage, se dit-elle en dégustant son thé.
*
Esope marchait de son pat lent et cadencé, ses chaussures à la coque en titane martelant le sol synthétique d’un bruit mat. Elle distingua son véhicule automatique qui l’attendait sagement au milieu d’un parking verticale quasiment plein. Elle l’activa à distance et il vint se positionner juste à quelques pas d’où elle se trouvait, sur sa trajectoire.
Elle était toujours passablement secouée par la confidence de sa fille. Une hors-la-loi du sexe.
Elle imaginait déjà la réaction d’Edgar si elle lui en parlait.
« Tu sais bien que c’est totalement interdit ! »
Mon Dieu. Quel rabat-joie.
Peut-être lui dirait-elle quand même. Juste histoire de l’énerver un peu.
Il était meilleur amant dans ces moments-là.
*
Luc consulta son holo-montre, le signal était brouillé. Il put constater cependant qu’il avait largement dépassé son heure classique de balade. C’était un des petits plaisirs solitaires de Luc : se balader en périphérie des quartiers résidentiels, là où personne n’allait jamais. Il faisait partie des rares personnes de sa classe sociale à apprécier déambuler avec ses propres jambes – et dans des quartiers où vivaient des gens encore obligés d’avoir un travail afin de subvenir à leurs besoins. C’était le jardin secret de Luc, cette nécessité qu’il avait de s’aérer régulièrement pour maintenir son équilibre.
La ville se répartissait sur des centaines de kilomètres et personne ne savait exactement de combien de niveaux elle était constituée. Les classes aisées dont faisait partie Luc avait le droit à la lumière et à l’oisiveté, les moins chanceux devaient trimer dans des conditions flirtant parfois avec les frontières de l’humanité et s’épanouissaient tant que faire se peut dans la pénombre et la crasse.
Les différentes couches sociales de la population ne se croisaient pour ainsi dire jamais, les tâches ingrates ayant été confiées depuis bien longtemps à des androïdes ou à des robots plus ou moins humanoïdes et les métiers intellectuels ou nécessaires à des clones.
La seule façon de descendre était de rejoindre les ascenseurs gravitationnels de la périphérie afin de s’enfoncer ensuite dans les dédales obscurs des quartiers bas. Luc avait prévu une tenue passe-partout afin de ne pas se faire trop remarquer, bien que la violence fût éradiquée depuis plusieurs décennies, le ciel des rues sombres étant constellé de caméras de surveillance volantes et le moindre recoin d’enregistreurs reliés aux centraux de la Police. Aucun danger ne guettait Luc, ce qui n’empêchait pas une douce adrénaline de se répandre dans son organisme lorsqu’il sortait ainsi des sentiers battus.
Il suivit une coursive en descente, humide et faiblement éclairée par les lumières rouges des nombreux systèmes d’enregistrements vidéo. Plus il s’enfonçait dans les quartiers bas et plus il avait l’impression d’être surveillé, épié, protégé contre son gré.
Il croisa pendant quelques centaines de mètres des portes rétroéclairées, typiques des nombreux bars glauques qui permettaient aux ouvriers de supporter leur condition, et quelques poivrots avachis qui l’ignoraient ostensiblement. Puis quelques carcasses en état végétatif auxquelles personne ne prêtait guère attention et enfin plus rien. Même les lumières rouges semblaient s’évanouir jusqu’à se fondre dans le décor. Au bout d’une allée sombre, il arriva à une sorte de cul-de-sac. Luc tâtonna afin de vérifier s’il n’avait rien raté et son bras droit transperça subitement ce qu’il avait pris pour un mur et qui n’était en fait qu’une cloison végétale synthétique. Il s’insinua dans ce qu’il croyait être un local mais s’aperçut assez vite qu’il était toujours à l’extérieur dans une sorte de labyrinthe constitué de ruelles étroites. Il rebrancha son système de carte et constata qu’il était dans un lieu non répertorié. Etrange.
Les maisons semblaient faites de pierre rouge et non plus de matériau composite. Il avança prudemment puis se surprit à essayer de comprendre comment était constitué cette énigme architecturale. Lorsqu’il reprit ses esprits, il était trop tard. Il était au milieu de murs, seul, dans une semi-obscurité. Il ne lui semblait même pas voir de système automatique, ni âme qui vive.
Tout à coup, il entendit un bruit dans son dos et se retourna par réflexe. Il n’eut que le temps d’apercevoir un enfant qui s’enfuyait.
Le fait de ne pas être seul le rassura légèrement.
Il se résolut à regarder son poignet et à demander à son système de le localiser.
Cependant, la réponse fusa aussitôt.
« Géolocalisation impossible. Merci de revenir dans une zone couverte. »
Incroyable. C’est la première fois que cela lui arrivait. Que les rues ne soient pas répertoriées, c’était une chose, mais là, il n’était même pas dans une zone automatisée.
Luc était plus perplexe qu’anxieux. Ce n’était en effet pas une émotion qu’on lui avait appris à ressentir. Le fait d’avoir vécu dans un environnement sécurisé toute sa vie ne lui avait pas appris les réflexes de survie de base. A cet instant, il attendait juste que tout rentre dans l’ordre.
Il continua à marcher en essayant de progresser de manière logique dans une direction donnée. Ainsi, il allait bien atterrir quelque part se disait-il. Plusieurs fois, il crut être suivi mais à chaque fois qu’il se retournait, seul le vide accueillait son regard.
Au bout d’une vingtaine de minutes de marche, les maisons changèrent et devinrent plus régulières. Il croisa de nouveau quelques échoppes, mais tout semblait fermé.
Luc s’arrêta devant une sorte de boutique qui était surmontée d’une enseigne clignotante – ou dont le système électrique dysfonctionnait. Là où aurait dû se trouver le nom de l’enseigne, il y avait juste un grand vide. Le bar sans nom.
La porte semblait fonctionner sur un système mécanique. Elle était dotée d’une sorte de barre verticale courte positionnée sur le côté. Sans savoir trop pourquoi, il saisit cet élément qui était attachée à la porte et poussa. Celle-ci bascula sur son axe, offrant une ouverture à Luc qui pénétra par l’espace vide ainsi créé. Il était désormais à l’intérieur et la porte avait repris sa position initiale derrière lui.
C’était la première fois que Luc voyait une porte s’ouvrir de cette façon, c’était assez étrange mais aussi plutôt astucieux et sans doute pratique en cas de panne d’électricité.
Une femme était à moitié allongée sur le comptoir, l’autre moitié assise sur un tabouret haut. A cette distance, il n’aurait su dire si elle dormait ou si elle était simplement en train de méditer dans une position peu académique. Elle leva la tête.
Luc eut un choc en la voyant. C’était un androïde femelle. Mais blessée. Ou plutôt abîmée, pour être plus précis.
L’androïde se mit sur ses deux pieds avec une vivacité étonnante et se rua vers l’extérieur.
Surpris, Luc mit un instant à réagir puis se précipita à sa suite. Il perdit deux secondes avant de comprendre comment ouvrir la porte dans l’autre sens et sortit en trombe dans la ruelle. Juste à temps pour voir le dos de l’androïde qui se déplaçait étonnamment vite.
Luc se mit à courir en criant « attendez ! ». Il ne savait pas très bien pourquoi il voulait lui parler mais c’était la première fois qu’il rencontrait un androïde abîmé ailleurs que dans un dépôt, il était intrigué, pour ne pas dire surexcité par la perspective de découvrir quelque chose de nouveau.
Au bout de deux ou trois minutes, il s’arrêta, constatant qu’il avait perdu de vue celle qu’il poursuivait. Il s’accroupit pour reprendre son souffle et sentit quelque chose à côté de lui. Il lança son bras sans bouger aucune autre partie de son corps et attrapa quelque chose qui essayait de se faufiler.
C’était le bras d’un enfant. Et au bout du bras : l’enfant. Celui-ci se débattait. Luc lui saisit le deuxième bras et l’immobilisa contre un mur. Le gamin releva la tête, un air fier sur le visage.
Luc scruta le visage de l’enfant, éberlué.
« C’est
impossible », murmura-t-il.
[…] CHAPITRE 2- à lire ici […]