Pas évident de faire son choix parmi les 511 romans de la rentrée littéraire 2020 ! Mais la rédaction a son petit avis sur la question et partage avec vous ses 4 coups de cœur : découvrez les livres que l’on vous conseille de ne pas rater.
* Le plus addictif : La trajectoire des confettis de Marie-Eve Thuot (Ed. du sous-sol)
Si ce beau pavé de plus de 600 pages peut paraître intimidant au premier abord, il ne s’agirait pas de bouder votre plaisir : c’est avec délice que l’on se plonge dans cette fresque foisonnante où le destin d’une dizaine de personnages s’imbrique subtilement sur plusieurs générations. Entre Zach, qui s’épanouit dans un mariage libre même s’il craint que sa femme s’attirent des ennuis à cause de ses fantasmes, Xavier dont l’abstinence à long terme est soudainement bousculée par l’apparition dans sa vie d’une troublante mythomane ou encore Rosalie, une fillette au caractère bien trempé qui a décidé très tôt qu’elle ne voulait pas d’enfants, les trajectoires des héros de Marie-Eve Hutot s’emmêlent et se déploient loin des idées préconçues sur l’amour, le sexe et la famille. Un récit mené de main de maître qu’on dévore avec avidité !
Pour qui ? Celles qui n’ont plus rien à bingewatcher et cherchent une saga ultra-moderne pour laquelle se passionner.
* Le plus déchirant : Nickel Boys de Colson Whitehead (Ed. Albin Michel)
Cet auteur afro-américain a le don pour nous conter des destins ravagés par la cruauté, même si l’espoir et la résilience arrivent toujours à se frayer un chemin en dépit des heures les plus sombres. Après Underground Railroad qui lui a valu un Pulitzer en 2017, Colson Whitehead décroche à nouveau trois ans plus tard le précieux prix (et devient le quatrième romancier à avoir obtenu à deux reprises cette prestigieuse récompense) avec son nouveau roman. Cette fois, il nous embarque en Floride dans les années 60 pour nous livrer le quotidien des garçons qui sont envoyés à Nickel, une maison de correction où les rebelles (et les malchanceux) sont brisés à coups de sévices physiques. Sans surprise, les jeunes noirs y sont encore plus maltraités que les autres, même si comme Elwood Curtis, ils y atterrissent à la suite d’une erreur judiciaire. Inspirée par un fait divers, cette fiction nous plonge en enfer… et nous montre comment en sortir, mais pas forcément indemnes.
Pour qui ? Celles qui ont le cœur bien accroché face aux injustices et aux héros abîmés par leur époque.
* Le plus loufoque : Broadway de Fabrice Caro (Collection Sygne, Ed. Gallimard)
Plonger dans la tête du narrateur c’est suivre le fil névrosé de ses angoisses existentielles toutes plus délirantes les unes que les autres. Faut-il y voir un signe quand on reçoit une enveloppe pour un examen préventif du cancer colorectal alors qu’on n’a pas encore atteint l’âge « à risque » ? Comment esquiver les invitations de ses voisins trop envahissants ? Faut-il poser des cierges à l’église pour soulager la peine de sa fille chérie, quitte à jeter le mauvais œil sur une inconnue ? Comment réussir à échapper à des vacances à faire du paddle ? Autant de questionnements auxquels le héros de Broadway n’a pas vraiment de réponses… et c’est bien ça qui vous fera passer un délicieux moment, à égrener les chapitres de ce petit livre au rythme complètement déjanté.
Pour qui ? Celles qui en ont marre de s’épuiser avec leurs propres angoisses et ont envie de rire grâce aux névroses d’un autre.
* Le plus poétique : Betty de Tiffany McDaniel (Ed. Gallmeister)
Le monde de Betty Carpenter – fillette qui grandit dans l’Ohio des années 50-60 avec ses 5 frères et sœurs, une mère blanche dépressive et un père Cherokee aimant qui lui enseigne les mille et un secrets de la Nature – est peuplé d’aventures en plein air mais aussi d’expériences cruelles et de secrets qui couvent. A travers le regard de celle que son père surnomme affectueusement la Petite Indienne, c’est une magnifique ode aux contrées sauvages et à l’enfance qui nous est livrée ici dans le plus délicat des écrins.
Pour qui ? Celles qui cherchent à être transportées et émues.
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