Thaïs Lona avait déjà tapé dans l’œil de la rédaction dès la sortie de son tout premier EP, envoûtée par sa voix soul, son univers RnB flirtant avec le rap et sa personnalité pétillante ! En bonne fan, on attendait avec impatience son retour sur la scène musicale après son premier album CUBE et c’est chose faite : Thaïs revient avec un premier titre « Dreams » annonciateur d’un second album pour la fin d’année. Elle nous a confié, en toute sincérité, ses dernières années de (gros) questionnement sur l’industrie musicale, son syndrome de la page blanche jusqu’à ce qu’elle retrouve son feu créateur. Rencontre en vérité (avec le son please) !
On attendait avec impatience ton retour Thaïs ! Tu as voulu prendre un peu de temps pour toi ?
Cela fait un an que je travaille sur mon retour ! Il y a eu beaucoup de changements : nouveau label, besoin de changer de cadre… Cela faisait un peu plus d’un an que j’étais en gros blocage personnel.
J’ai eu le sentiment que les gens avec qui j’ai pu travailler avaient une trop grande emprise sur mon projet musical et n’en faisaient pas ce que je souhaitais.
Pendant cette période compliquée, tu n’as plus composé du tout : comment as-tu vécu cette perte de créativité ?
Cela a été une phase de ma vie où quelque chose s’est cassé en moi : j’ai perdu l’essence de la création musicale. Je n’avais plus envie que ma musique existe. Je me suis dit que j’avais cette page blanche devant moi, c’est qu’inconsciemment, je n’étais pas encore prête à recomposer. Ecrire de la musique, c’est intime.
Et puis un jour j’ai rencontré de nouvelles personnes qui m’on réconfortée et mis en confiance dans cette industrie. Je suis repartie de cette page blanche. Je n’avais aucune idée de ce qui allait sortir de ma tête et mon morceau « Dreams » est arrivé assez rapidement : un morceau assez joyeux bizarrement !
Comment te sens-tu aujourd’hui créativement parlant ?
Avoir diversifié ce que je fais et trouvé un équilibre – je joue dans des pièces de théâtre, j’ai composé le spectacle « Mission Pôle Nord » qui se joue à la Nouvelle Seine, j’accompagne le personnage de Gamora à Disneyland… – c’est la clef de mon bonheur ! Mon énergie créative ne se limite pas à une seule activité.
Quand tu attends trop de la vie, elle ne te donne pas les choses. Aujourd’hui, mon énergie n’est plus saturée. Ma créativité est revenue. Mon cerveaux est revenu ! (rires)
Qui t’accompagne aujourd’hui sur la sortie de ton prochain album ?
Je suis dans une filiale d’Universal, AG Groupe avec Abdelhak Guard et mon producteur qui est adorable et bienveillante. On me demande mon avis pour tout.
Je n’ai pas eu besoin de « vendre » mes idées pour « Dreams » : mon producteur s’est placé comme un outil, une aide.
J’ai par ailleurs la chance d’être musicienne et savoir produire sur ordinateur. Si j’avais un conseil à donner aux artistes qui souhaitent être indépendant musicalement parlant, c’est de produire eux-mêmes leurs morceaux.
Tu es étonnée que « Dreams », morceau de ton retour, soit joyeux ! Pourquoi ?
En réalité, je ne suis pas étonnée.
Quel message as-tu voulu faire passer à travers ce morceau ?
C’est aussi pour cela qu’il y a l’image du ballon pour ce morceau : j’invite à prendre de la hauteur, à regarder de plus haut ce à quoi on peut aspirer. Mon message, c’est de ne pas avoir peur de rêver, de rêver grand sans crainte d’être jugée.
J’entendais beaucoup ce truc de « Si moi j’avance pas, t’avances pas non plus ». J’ai refusé cela. J’ai voulu que mon horizon des possibles soit illimité pour moi et les personnes qui grandissent dans les quartiers populaires.
C’est quoi la suite de « Dreams » ?
J’ai 6 titres validés qui sont prêts, j’en ai 15 dans les tiroirs… Rock, latino… On va voir quand les sortir et dans quel ordre !